Depuis sa parution aux Etats Unis en 1989, « Diriger est un art » par Max De Pree reste un livre culte pour ceux dont le métier est de diriger des hommes. Son auteur était alors le Président de Herman Miller, entreprise régulièrement distinguée comme l’une des sociétés américaines les mieux gérées et les plus innovantes.
Pour Max De Pree, l’art d’être patron consiste à « libérer les gens pour qu’ils fassent ce qu’on attend d’eux de la manière la plus efficace et la plus humaine possible ».
Le patron est donc le « serviteur » de ses employés qui élimine les obstacles qui les empêchent de faire leur travail et leur donne l’occasion de s’épanouir pleinement. Pour en arriver à cette apparente simplicité, il est évident qu’il faut avoir réfléchi à ce qu’est la nature humaine, au rôle de l’organisation et à la mesure des performances et soumettre ses convictions à l’épreuve de l’expérience.
Une particularité de ce livre tient à ce qu’il concerne davantage le « pourquoi » que le « comment » de la vie et des institutions de l’entreprise. « Obtenir des résultats est normal et nécessaire…pourquoi nous obtenons ces résultats me parait autrement important ».
Il en découle plus une sagesse qu’une technique, comme l’illustrent les extraits ci-dessous :
– Il est indispensable qu’en plus de tous les pourcentages, les objectifs, les paramètres et les résultats de comptes d’exploitation, les chefs d’entreprise essaient de comprendre les êtres humains. Ceci commence par la compréhension de la diversité des dons et des talents de chaque individu.
– Comprendre et admettre ces différences nous permet de constater que chacun de nous est nécessaire. Cela nous permet également de commencer à envisager l’utilité de s’abandonner à la force des autres, d’admettre que nous ne pouvons ni tout savoir, ni tout faire.
– L’art d’être patron repose sur l’aptitude à parfaire, libérer et concrétiser ces talents.
– Les chefs n’infligent pas de souffrance ; ils endurent la souffrance.
– Les signes révélateurs d’une entreprise excellemment dirigée apparaissent d’abord chez les employés. Peuvent-ils réaliser leur potentiel ? Sont-ils en train d’apprendre ? De servir ? Obtiennent-ils les résultats escomptés ? Acceptent-ils le changement de bonne grâce ? Savent-ils gérer les conflits ?
– L’art de diriger une société nous impose de réfléchir au concept de patron-serviteur en termes de relations humaines, d’actif et d’héritage, de puissance et d’efficacité, de civilité et de valeurs.
– Les patrons efficaces aiment entendre des opinions contradictoires, car c’est une source de vitalité indispensable.
– Les patrons doivent accorder de l’espace aux gens, un espace de liberté. Et la liberté, c’est la possibilité d’exercer nos talents.