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Investir dans l’entreprise, une sottise ?

« Ce sont les chefs d’entreprise qui créent la richesse… Moi, les chefs d’entreprises je les considère, car ce sont eux qui osent, qui risquent et qui investissent et souvent ils le font avec leur propre argent… »
Ainsi s’exprimait Georges Frêche, (ancien Maire de Montpellier et Président du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon) qui ajoutait : « Et quand une entreprise vient me voir pour s’implanter, je lui déroule le tapis rouge »
Qui pourrait être contre cette position de bon sens ? Comment imaginer créer de la richesse sans entreprises, et donc sans entrepreneurs? Comment créer de la richesse sans donner aux entrepreneurs un intérêt personnel à prendre le risque d’entreprendre ?

entreprise et patron

Or, selon Marc Le Fur, député des Côtes d’Armor, en France il est plus rationnel d’investir dans les oeuvres d’art que dans les entreprises, ainsi que le démontre l’exemple suivant :

M. DUPONT dispose d’un certain patrimoine. Il est redevable de l’ISF au taux de 1,8 %.
Un ami lui conseille d’acheter des parts dans une entreprise locale. Il suit le conseil de son ami ; investit donc un million d’euros. Il les garde cinq ans puis les revend pour 2 millions d’euros et réalise une plus-value de 100 %. Le conseil était judicieux en termes économiques mais pas au regard de la fiscalité.
M. DUPONT paiera 90 000 euros d’ISF (5 X 1,8 X 1 million), 190 000 euros d’impôt sur le revenu lié à la plus-value (régime normal de 19%) et 123 000 euros de prélèvement social sur les plus-values (12,3%) ; soit un total de 403 000 euros.
Mais, M. DUPONT a eu bien tort. Il aurait du faire comme M. DURAND.
Celui-ci, avec la même somme de 1 million d’euros, a acheté des œuvres d’art. Appliquons l’hypothèse de l’exemple précédent. Il les a gardées 5 ans et les a revendu 2 millions, réalisant la même plus value, soit 100%. Les situations de M. DUPONT et M. DURAND sont très comparables en termes économiques, mais M. DURAND, propriétaire d’œuvres d’art, n’a pas payé d’ISF et s’est seulement acquitté de 5% de taxe forfaitaire sur la vente des œuvres d’art (5% sur le prix de vente) soit un total de 100 000 euros d’impôt.
En investissant dans une entreprise, créatrice d’emploi, plutôt que dans les œuvres d’art, M. DUPONT a payé 303 000 euros d’impôts de plus que M. DURAND !

A en croire cet exemple, M.DUPONT mériterait la reconnaissance éternelle de ses concitoyens comme bienfaiteur désintéressé d’une communauté nationale qui a tant besoin des impôts payés par les autres.

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La performance vient des opérateurs

L’histoire de FAVI est bien connue. A contre courant des modes managériales, cette entreprise de fonderie picarde a développé une culture originale féconde dans la durée. A la source du système de management mis en place par son patron emblématique, Jean François Zobrist, une réflexion profonde sur l’origine de la performance et une conviction forte :

« il n’y a pas de performance sans bonheur »

zobrist

« Pour être heureux, il faut être motivé. Pour être motivé, il faut être responsable. Pour être responsable, il faut savoir pour qui et pour quoi on fait les choses mais être libre du comment on le fait, tout en comptant sur une assistance quérable ».(1)

Un film documentaire intitulé « Question de Confiance » a été réalisé sur cette entreprise remarquable par François Maillard. On peut se le procurer ici

On peut aussi en savoir plus en se rendant sur le site pédagogique de l’IFMP
(page Entreprise-Documentation)

(1) Fiches Management de FAVI

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Oser ne pas être d’accord

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Management de grève…

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Diriger est un art

Depuis sa parution aux Etats Unis en 1989, « Diriger est un art » par Max De Pree reste un livre culte pour ceux dont le métier est de diriger des hommes. Son auteur était alors le Président de Herman Miller, entreprise régulièrement distinguée comme l’une des sociétés américaines les mieux gérées et les plus innovantes.
Pour Max De Pree, l’art d’être patron consiste à « libérer les gens pour qu’ils fassent ce qu’on attend d’eux de la manière la plus efficace et la plus humaine possible ».
Le patron est donc le « serviteur » de ses employés qui élimine les obstacles qui les empêchent de faire leur travail et leur donne l’occasion de s’épanouir pleinement. Pour en arriver à cette apparente simplicité, il est évident qu’il faut avoir réfléchi à ce qu’est la nature humaine, au rôle de l’organisation et à la mesure des performances et soumettre ses convictions à l’épreuve de l’expérience.

depree

Une particularité de ce livre tient à ce qu’il concerne davantage le « pourquoi » que le « comment » de la vie et des institutions de l’entreprise. « Obtenir des résultats est normal et nécessaire…pourquoi nous obtenons ces résultats me parait autrement important ».
Il en découle plus une sagesse qu’une technique, comme l’illustrent les extraits ci-dessous :

– Il est indispensable qu’en plus de tous les pourcentages, les objectifs, les paramètres et les résultats de comptes d’exploitation, les chefs d’entreprise essaient de comprendre les êtres humains. Ceci commence par la compréhension de la diversité des dons et des talents de chaque individu.

– Comprendre et admettre ces différences nous permet de constater que chacun de nous est nécessaire. Cela nous permet également de commencer à envisager l’utilité de s’abandonner à la force des autres, d’admettre que nous ne pouvons ni tout savoir, ni tout faire.

– L’art d’être patron repose sur l’aptitude à parfaire, libérer et concrétiser ces talents.

– Les chefs n’infligent pas de souffrance ; ils endurent la souffrance.

– Les signes révélateurs d’une entreprise excellemment dirigée apparaissent d’abord chez les employés. Peuvent-ils réaliser leur potentiel ? Sont-ils en train d’apprendre ? De servir ? Obtiennent-ils les résultats escomptés ? Acceptent-ils le changement de bonne grâce ? Savent-ils gérer les conflits ?

– L’art de diriger une société nous impose de réfléchir au concept de patron-serviteur en termes de relations humaines, d’actif et d’héritage, de puissance et d’efficacité, de civilité et de valeurs.

– Les patrons efficaces aiment entendre des opinions contradictoires, car c’est une source de vitalité indispensable.

– Les patrons doivent accorder de l’espace aux gens, un espace de liberté. Et la liberté, c’est la possibilité d’exercer nos talents.

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La fable de l’ébonite

Lors du Congrès du CEE tenu devant 400 dirigeants en 1985, François MICHELIN décrivait ainsi ses collaborateurs :

« Si vous veniez à l’usine, ce que vous trouveriez, ce sont des hommes comme les autres qui viennent de toutes les régions de France, il y a des hommes qui ont un métier difficile et peu spectaculaire. Des hommes qui sont là pour devenir ce qu’ils sont.
Des hommes uniques, irremplaçables comme vous tous ; dans toute l’histoire de l’humanité, il n’y aura pas un autre être tel que vous ; c’est pour cela que chaque minute qui passe est une minute capitale. Elle ne reviendra jamais. Comment l’employer pour qu’elle ne soit pas perdue irrévocablement ?
Je ne connais pas de frigidaire où on puisse mettre le temps à attendre pour le récupérer ensuite…
C’est pour cela qu’on n’a pas le droit de faire perdre leur temps aux gens. »

Puis à la question : « De quelle manière expliquez-vous aux gens ce que vous attendez d’eux ? » il illustrait sa réponse de la façon suivante :

Presque trente ans plus tard, sa vision de l’homme ancrée dans les faits n’a pas pris une ride….

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Objectif Zéro sale con…

Un livre de management consacré aux sales cons, c’est inattendu de la part d’un professeur de la très respectable Université de Stanford. « Sale con » est ce terme générique qui regroupe les connards, abrutis, peaux de vache, salauds, enflures, despotes, dictateurs et autres trou du cul…Robert Sutton a délibéremment choisi d’utiliser un langage cru et direct pour s’attaquer à un problème majeur : la prolifération des sales cons qui pourissent l’existence de leurs collègues de travail et plombent les résultats de leur entreprise.  »Objectif zéro sale con » est un livre jubilatoire et pragmatique, dont la lecture devrait être recommandée en priorité à tous ceux qui exercent une parcelle de pouvoir sur leurs congénères. Comme à ceux qui estiment que leur irremplaçable compétence les autorise à traiter plus bas que terre ceux qui les entourent.

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A quoi reconnaître un sale con ? Chacun a sans doute côtoyé dans son entourage de magnifiques spécimen qui auraient leur place réservée dans le musée des sales cons… Robert Sutton propose deux critères de sélection :

Après lui avoir parlé, vous vous sentez agressé, humilié, démoralisé, rabaissé, en un mot, encore plus nul…
Le sale con s’attaque  »aux petits » et pas aux plus puissants que lui…

A ceux qui pensent que la présence des sales cons est inévitable et qu’il serait bien naïf de vouloir les combattre, Robert Sutton suggère d’observer et de chiffrer les ravages de toute sorte dont ils sont les causes : pertes de motivation et d’énergie, climat de peur qui réduit les initiatives, absentéisme et rotation élevés du personnel, temps passé à gérer les dommages collatéraux, etc. Il en résulte un CTSC, Coût Total des Sales Cons, qui mériterait de figurer dans les tableaux de bord au même titre que les autres outils de mesure de la comptabilité analytique…

Il propose en outre un petit test intitulé  »êtes-vous un sale con certifié ? » qui a pour principal intérêt de mettre en évidence les signes qui montrent que chacun peut le devenir. Car ce mal existe potentiellement dans chaque personne et cette simple constatation devrait inciter à la prudence, à la modestie et à la vigilance.

C’est le plus souvent l’organisation du travail ordinaire qui est la machine infernale à transformer des personnes ordinaires en sales cons. L’objectif de Robert Sutton n’est pas d’élaborer une théorie générale mais de faire prendre conscience de l’importance du problème et de proposer des solutions. Il montre comment les managers peuvent créer ce qu’il appelle  »un environnement de travail civilisé » où les sales cons dépérissent. Une sorte d’environnement  »assholeproof » où les managers agissent au quotidien pour traiter comme il faut les personnes qui dépendent d’eux. Car une bonne politique ne vaut que par l’exemplarité de la persistance des petites actions quotidiennes qui vont dans le sens de la politique affichée (no asshole rule).

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Faire confiance aux entrepreneurs !

Le livre que vient de publier Xavier FONTANET fera date. « Et si on faisait confiance aux entrepreneurs » est le témoignage exceptionnel d’un patron à la passion communicative et d’une crédibilité indiscutable. Aux commandes du Groupe ESSILOR depuis 20 ans, il est l’artisan d’une réussite « totale » qui devrait donner matière à réfléchir à ceux qui « pensent » que l’économie de marché est une jungle où seule la loi violente du plus fort a droit de cité, où l’entreprise n’est qu’une machine à faire du profit qui démolit les personnes, où la mondialisation est une malédiction qu’il faudrait combattre etc.

L’histoire d’ESSILOR est un vrai cas d’école qui permet d’aborder concrètement des questions clé. Dans la durée, comment devenir et rester N°1 mondial des verres ophtalmiques, comment rester en croissance régulière d’environ 13% par an, comment augmenter la capitalisation boursière d’environ 15% par an tout en résistant aux excès de la financiarisation de l’économie, comment maintenir un climat de travail de confiance où les personnes sont responsabilisées et valorisées, comment donner du sens au travail et à la notion de communauté, comment associer capital et travail…

 

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Ce livre est un un petit traité d’économie réelle qui met à mal les préjugés de la pensée unique dominante en France. Il aborde une multitude des thèmes du parcours de formation IFMP et fourmille d’exemples concrets, d’illustrations qui montrent ce qu’il est possible de réaliser quand des convictions de bon sens orientent l’action de dirigeants dans la durée.

Parmi les points-clés les plus remarquables qui expliquent la réussite, peuvent être soulignés :
la stabilité des dirigeants et la vision stratégique long terme, appuyées sur un fonds d’actionnariat salarié consistant et décisif
le client comme raison d’être, le profit comme récompense du service rendu aux clients
la proximité des dirigeants avec les équipes de terrain
les valeurs de confiance, de langage de vérité, de méritocratie, de responsabilisation des personnes qui nourrissent en profondeur la culture d’entreprise et assurent sa fécondité (en voir également une illustration ici)
Enfin, ce livre est une bouffée d’enthousiasme et d’optimisme dont notre époque anxiogène a le plus grand besoin. À lire et faire lire de toute urgence !

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Manager, c’est simple comme un coup de fil…

Alors que l’entreprise France Telecom reste marquée par un profond malaise de ses salariés, médiatisé par plusieurs suicides, Stéphane Richard son nouveau patron a présenté en Juillet dernier son plan « Conquêtes 2015 ». Ce projet a pour ambition le passage de 200 à 300 millions de clients Orange d’ici 5 ans. Il s’articule autour de quatre grandes conquêtes.
La première d’entre elles devant être « la conquête, je devrais dire la reconquête, des hommes et des femmes d’Orange. » A cet effet « Il faut que nous accordions une attention particulière à nos managers. Les managers sont la clé de tout. Il faut que ces managers soient responsabilisés et reconnus. Il faut leur donner davantage de moyens et de marge de manœuvre. »

Stephane Richard

Stéphane Richard le 1 juillet 2010

La mobilisation des managers doit s’appuyer sur une culture commune ancrée dans des principes communs.

Morceaux choisis :

« Cette ambition de remettre l’humain au coeur de notre démarche passe d’abord par une culture managériale commune.

Etre un manager, dans notre groupe, cela veut dire d’abord s’assurer que ses actions et celles de ses collaborateurs sont centrées sur la qualité du service rendu au client. C’est notre premier principe.

Deuxième principe, être manager, c’est contribuer au progrès de l’entreprise dans le cadre des axes stratégiques du groupe.

Troisième principe, et il est important, veiller à la qualité des relations humaines que le manager entretient avec ses collaborateurs et ses collègues. C’est une qualité d’écoute, c’est le respect, c’est la sensibilité.

Le quatrième de ces principes que nous attendrons de nos managers, c’est de favoriser la coopération et la solidarité au sein de leur équipe et aussi avec les autres équipes.

Cinquième de ces principes, nous attendons de nos managers qu’ils soient garants d’un traitement équitable des individus au sein de leur équipe. Ça aussi, c’est une demande sociale extrêmement forte. L’écoute, le respect, l’équité. »

Puisse l’application de ces principes mettre un terme définitif aux comportements décrits dans cet article , pour autant qu’ils soient représentatifs de la réalité !

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Associer morale et management, est-ce ridicule ?

Y a-t-il des exigences morales liées à l’exercice du management ? Y a-t-il des valeurs communes, universelles, qui sous-tendent ces exigences ? J’ai eu récemment l’occasion de poser ces questions au patron d’une très belle entreprise multinationale française. Pour en préciser le sens de façon imagée, j’ai pris comme exemple la circulation de l’information : « si vous demandez l’heure à l’un de vos collaborateurs, comment réagiriez-vous s’il ne vous donnait pas l’heure juste ? Ne devriez-vous pas rappeler l’obligation pour chacun de distribuer des informations vraies ? »
La réponse a fusé : « non, je serais ridicule ! » 
Et le patron d’embrayer sur une démonstration en deux points.
Premier point, les collaborateurs savent implicitement qu’il ne faut pas raconter d’histoires…car dans l’ADN de cette entreprise le « pipeautage » est une cause d’exclusion…
Deuxième point, il ne faut pas confondre morale et efficacité économique. Reprenant à son compte la démonstration d’André Comte Sponville dans « Le capitalisme est-il moral », il faut savoir distinguer les « ordres » sans confusion…

Selon cette analyse, pour comprendre et fixer des limites à ce que nous faisons, il convient de distinguer quatre « ordres » :

1- L’ordre techno-scientifique qui rend compte de ce qui est possible ou impossible
2- L’ordre juridico-politique qui exprime ce qui est légal ou illégal
3- L’ordre de la morale, qui dit le bien et le mal, le devoir et l’interdit
4- L’ordre de l’éthique, qui concerne ce qui est fait par amour

Pour Comte Sponville, le ridicule c’est la confusion des ordres, le ridicule au pouvoir c’est la tyrannie. La tyrannie de l’ordre inférieur serait de la barbarie. La tyrannie de l’ordre supérieur serait de l’angélisme. Autant la distinction proposée apparaît intellectuellement intéressante, autant il serait irréaliste de vouloir l’appliquer au pied de la lettre. Parce que nous vivons dans les quatre ordres à la fois et que la question de leur convergence se pose constamment.

Dans l’entreprise, de quels ordres relève le fonctionnement de la collectivité de travail ? Si la morale n’y occupe pas une place unique, quelle est son importance ?

Ethiqueweb

Selon Octave Gélinier « La morale est ce qui, dans un groupe humain, gouverne les moeurs, c’est-à-dire les comportements des personnes les unes à l’égard des autres. La morale est faite d’un ensemble de jugements de valeur et de règles de conduite qui se traduisent dans les consciences par la notion de devoir. Tous les groupes humains capables de survie sont régis par une morale, qui semble remplir deux fonctions vitales : modérer les conflits internes qui pourraient faire périr le groupe ; et protéger les intérêts à long terme du groupe contre les pulsions du court terme des individus. »… « La légitimité de l’entreprise ne peut être fondée de nos jours que sur l’établissement, avec ses divers partenaires, notamment salariés, d’une certaine convergence d’intérêts et d’objectifs, d’une vision partagée des buts et des moyens. En d’autres termes, d’une finalité acceptable et de règles utiles et justes pouvant recueillir une assez large adhésion. »

Dans cette perspective, associer morale et management n’apparaît pas ridicule mais indispensable.

Comte Sponville lui-même reconnaît que « s’il n’y a pas de morale de l’entreprise, il doit y avoir de la morale dans l’entreprise, par la médiation des seuls qui puissent être moraux, par la médiation des individus qui y travaillent, et spécialement qui la dirigent. »
L’expérience universelle montre qu’on ne peut évacuer sans dommages la morale du fonctionnement des sociétés humaines. Comme l’écrivait François MAURIAC dans son journal, « Tout est permis à qui détient la puissance… Mais l’homme qui a choisi d’être citoyen d’un monde sans loi morale ne devrait jamais quitter sa cotte de mailles, ni boire aucun breuvage avant qu’un esclave y ait trempé ses lèvres, et surtout n’ajouter foi ni à l’amitié, ni à l’amour, ni à la fraternité des armes. »